Le lifting du visage : entre histoire, techniques et idées reçues

Aujourd’hui, de nombreux patients nous demandent : « Docteur, est-ce que vous allez me faire un lifting profond ? »

Cette question revient souvent, car le terme « lifting profond » est fréquemment utilisé sur les réseaux sociaux ou dans des campagnes de communication, parfois à tort. Pour mieux comprendre, il est utile de revenir sur l’histoire et les bases scientifiques de cette chirurgie.

Attention chacune de ces vidéos courtes présentent une indication technique chirurgicale. Tout acte chirurgical peut présenter des risques de complication éventuelle. Nous vous demandons de vous reporter aux textes spécifiques sur le site et à la fiche d’information de la SOFCPRE

Un peu d’histoire : les travaux fondateurs de Mitz et Perroni

À la fin des années 1970 et au début des années 1980, deux chirurgiens français, Vladimir Mitz et Jany Perroni, ont publié des études majeures qui ont révolutionné la chirurgie du rajeunissement du visage.

Ils ont mis en évidence l’importance du SMAS (Système Musculo-Aponévrotique Superficiel), une structure profonde sous la peau qui joue un rôle clé dans la forme et la tenue du visage. Depuis ces découvertes, tous les liftings modernes (à des degrés variables) sont des liftings profonds, car ils agissent sur cette structure musculaire et non pas uniquement à la peau.

Qu’est-ce qu’un lifting profond ?

Contrairement aux idées reçues, un lifting ne consiste pas simplement à « tirer la peau ».
Le principe du lifting profond est de remodeler et repositionner les tissus en profondeur, notamment au niveau :

  • de l’ovale du visage,
  • du cou,
  • des bajoues,
  • et parfois des pommettes.

En travaillant directement sur le plan musculaire, le chirurgien redonne un galbe naturel au visage, sans effet artificiel de tension cutanée. La peau est ensuite redrapée harmonieusement, sans excès.

Des variantes selon chaque patient

Il n’existe pas un seul type de lifting profond, mais plutôt une famille de techniques.
Selon l’âge du patient, l’anatomie du visage et l’importance du relâchement, le chirurgien adapte :

  • l’étendue du décollement,
  • la profondeur d’action,
  • le niveau d’invasivité.

Ainsi, certains liftings seront plus légers, tandis que d’autres nécessiteront une correction plus importante.

Méfiez-vous du marketing : « softlift », « deep plane »…

Aujourd’hui, on entend beaucoup de termes séduisants comme « softlift », « deep plane », « mini-lift », souvent mis en avant sur Instagram ou d’autres réseaux.

La réalité, c’est que :

  • ces appellations relèvent souvent du marketing,
  • il existe peu (voire pas) de publications scientifiques validant certaines de ces dénominations,
  • les bases chirurgicales restent les mêmes depuis plus de 40 ans.

La véritable évolution n’est pas technologique, mais plutôt humaine et professionnelle : de nombreux chirurgiens plasticiens, après une période où les injections avaient pris le dessus, ont redécouvert l’importance des techniques chirurgicales pour traiter efficacement le relâchement cutané.

Injections vs lifting : deux approches complémentaires

L’arrivée des injections (toxine botulique, acide hyaluronique) a fait évoluer la pratique de la médecine esthétique. Ces techniques sont précieuses mais répondent à des indications précises :

  • elles corrigent certaines pertes de volume,
  • elles atténuent certaines rides,
  • elles permettent un embellissement léger et réversible.

En revanche, elles ne remplacent pas un lifting, car elles ne traitent pas le relâchement profond des tissus. Le lifting garde donc toute sa place lorsque le vieillissement devient plus marqué.

Le lifting profond n’est donc pas une technique nouvelle, mais une base incontournable de la chirurgie du rajeunissement du visage depuis plus de 40 ans.
Ce qui a changé, c'est la manière dont les chirurgiens réintègrent ces techniques dans leur pratique, en complément des traitements médicaux esthétiques.

Lorsque vous lisez des termes accrocheurs ou des promesses de liftings « révolutionnaires », gardez à l’esprit que la science et l’expérience restent les meilleures garanties de résultats naturels et durables.