Les injections dans les lèvres peuvent-elles être dangereuses ?

Les injections d’acide hyaluronique dans les lèvres sont devenues l’un des gestes esthétiques les plus demandés. En quelques minutes, elles permettent d’hydrater, redessiner ou repulper les lèvres de manière naturelle. Mais derrière cette apparente simplicité se cache un acte médical à part entière, qui comporte des risques réels s’il est mal pratiqué.

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Toute injection comporte un risque

Qu’il s’agisse d’une injection dans les lèvres, les sillons nasogéniens ou les pommettes, aucun acte d’injection n’est anodin. L’aiguille ou la canule pénètre dans les tissus du visage, une zone riche en vaisseaux et en nerfs. Une mauvaise manipulation peut provoquer :

  • une lésion d’un vaisseau sanguin (hématome, nécrose) ;
  • une injection dans une artère, pouvant aller jusqu’à l’occlusion vasculaire ;
  • ou encore une infection, si le geste n’est pas réalisé dans un environnement médical stérile.

Ces complications sont rares, mais elles peuvent avoir des conséquences importantes, il est donc nécessaire de faire appel à un médecin formé et expérimenté dans ce domaine.

Choisir un médecin formé et expérimenté pour ses injections

Le premier moyen de réduire le risque est de confier son visage à un médecin, et plus précisément à un médecin esthétique, dermatologue ou chirurgien plasticien. Par sa grande connaissance de l’anatomie, le chirurgien esthétique est le professionnel naturellement dédié à cette pratique.

Ces praticiens ont reçu une formation spécifique en anatomie du visage, en techniques d’injection et en gestion des complications éventuelles.
À l’inverse, les injections réalisées par des personnes non habilitées — souvent appelées fake injectors — représentent un danger majeur pour la santé. Ces individus, sans diplôme médical, ne maîtrisent ni la structure anatomique, ni les protocoles d’asepsie, ni la traçabilité des produits.

Attention à la provenance du produit injecté

Lorsque les injections sont réalisées hors d’un cadre médical, le patient n’a aucune garantie sur la qualité du produit utilisé.
Les fake injectors ne peuvent pas se procurer légalement d’acide hyaluronique auprès des laboratoires reconnus. Ils utilisent donc des produits de provenance douteuse. Attention aux :

  • lots périmés,
  • contrefaçons,
  • produits importés sans contrôle sanitaire,
  • u même imitations bon marché achetées sur Internet.

Ces substances peuvent entraîner des réactions allergiques sévères, des inflammations chroniques ou encore des nodules sous la peau.

“Vous ne savez pas si on vous a injecté un lot périmé, du botox chinois vendu à 5 € sur Internet ou un acide hyaluronique fabriqué dans un pays sans réglementation stricte. C’est votre sécurité qui est en jeu.”
Dr Niforos

Économiser quelques euros peut coûter très cher

Certains patients sont tentés par des tarifs attractifs proposés sur les réseaux sociaux ou dans des salons non médicaux. Pourtant, en cas de complication, aucune prise en charge n’est possible, et la réparation esthétique peut nécessiter plusieurs interventions coûteuses.
Se faire injecter par un professionnel reconnu, dans un cabinet médical, est donc le seul choix raisonnable pour préserver sa santé et son apparence.

Comment reconnaître un praticien qualifié ?

Avant toute injection :

  • vérifiez que le professionnel est inscrit à l’Ordre des Médecins ;
  • exigez la traçabilité du produit injecté (nom du laboratoire, numéro de lot, date de péremption) ;
  • assurez-vous que le geste se déroule dans un environnement médical professionnel;
  • méfiez-vous des offres sur les réseaux sociaux et des lieux non médicalisés (salons, domiciles, hôtels).

Les injections d’acide hyaluronique peuvent sublimer le visage lorsqu’elles sont pratiquées par un médecin expérimenté et habilité.
Mais entre des mains non qualifiées, elles peuvent devenir un acte dangereux, pouvant entraîner des séquelles.

“Il en va de votre sécurité, et parfois, pour économiser quelques dizaines d’euros, on prend le risque de se voir défigurer à vie. Il faut méditer cela.”
Dr François Niforos